vendredi 13 mai 2011

4...3...2...1 : FINALS

C'est bientôt fini !

C'est le printemps et les fleurs roses et blanches éclatent partout, érables du japon et érables tout court se donnent à fond pour recolorer un peu le campus. Et on passe nos nuits à la bibliothèque avant de passer à la "Senior Week" : La dernière semaine des étudiants qui ne seront plus à Middlebury College l'an prochain.

En attendant c'est un peu la colonie de vacances, des chateaux gonflables, une soirée mousse, barbecues surprises, cache-cache au château... et bouquins sur l'herbe très haute et  très verte (limite fluo, merci la pluie, merci la boue.)









Comme tout le monde est sensé boucler les derniers "essays",  la bibliothèque est habitée h24. Et comme si la vie n'était pas assez cool ici, le College s'occupe de ses étudiants comme une géante et invisible maman : massages au rez de chaussé, litres de café, bols de Mnms et.. Midnight Breakfast !
J'explique : à 23h, les étudiants qui bossent et ceux qui font la fête se retrouvent, comme une armée de zombies en pyjama, à défiler au dinning hall : les cuistots dans leurs blouses blanches s'activent pour nous servir des oeufs grillés, des oeufs frits, des oeufs bouillis, des cookies au chocolat ou au raisin, des pancakes aux granolas, du café...
Le café à cette heure là produits des effets surprenants : à 22 heures hier soir je me suis pris une tablette de chocolat Hershley's sur le crâne.. J'ai mis quelques secondes à réaliser que ce cadeau ne me venait pas du Dieu des études ou de l'ombre d'Oscar Wilde qui planait au dessus de mes livres mais d'un petit groupe de types qui couraient vétus (uniquement) d'une casquette rouge en criant "FREE CANDIES ! FREE CANDIES" !


Quand je ne passe mon temps libre à grignoter tout ce que l'Amérique peut m'offrir en junk food, je profite du soleil pour lire dehors, je bosse sur mes questions de Gender Studies en me disant que j'ai pas envie d'en rester là, je relis mes devoirs d'Ecriture Creative pour les corriger...
On prend la voiture et on va au lac faire du pédalo :



On se promène la nuit au centre d'art du College :



Bref on fait en deux semaines tout ce qu'on a pas pris le temps de faire en cinq mois et on se dit qu'on va se manquer mais qu'on se reverra vite, qu'on voyagera partout et ensemble et que la vie est belle !



dimanche 24 avril 2011

AMERICONE DREAM

Le Vermont est plein d'usines, usines de savon, usines de sirop d'érable, usines de fromages, de bières, de teddy bears et...

BEN AND JERRY'S FACTORY !

Oui oui !
Vendredi j'étais écroulée la tête dans mon Thesaurus à essayer de trouver les bons mots pour mon devoir de Creative Writing, quand Emily a débarqué avec à la main un sachet décoré d'un poussin dans des œufs couleur pastel : "From my mom !"
Après avoir grignoté deux trois lapins Lindt, elle m'a jetée dans sa voiture, direction l'usine à glace.
Célébrons Pâques comme il se doit, dans une usine de chocolat. (BTW j'ai gouté les tablettes d'or Willy Wonka, elles ne valent pas nos "Côte d'Or", rien ne vaut "Côte d'Or" "Côte d'or", je t'aime)
Après une heure et demie de route, les yeux blanchis par le soleil de la montagne, une grande usine bleue et blanche apparaît derrière les érables. Décorée comme un parc d'attraction de playmobils, elle est rehaussée de cinq grands cylindres métalliques à moitié aussi hauts que la tour Eiffel et portant les inscriptions : SUGAR / MILK / CREAM

On entre dans le temple de la glace. Une fille en t-shirt vert "Peace, Love and ice cream" nous propose une visite, 2 dollars, c'est parti.
Après un rapide film sur Ben et Jerry, étudiants devenus grands et célèbres jusqu'à chez nous, qui ont traversé l'Amérique dans leur "Cow car" :

On suit le groupe de touristes américains en casquette et shorts dans les couloirs colorés comme des bandes dessinées remplies de vache tachées et de sourires arc-en-ciel, j'ai l'impression d'être sous acide.
Notre guide nous demande d'éteindre nos appareils, nous entrons dans le secret de Ben&Jerry :  à travers les grandes vitrines en hauteur, les employés à la chaîne referment les couvercles et pompent la crème glacée.
La guide nous dit qu'on peut leur faire signe, ils sont très sympas dans leurs blouses blanches et nous répondront avec plaisir.
Léger malaise. Je me sens comme dans Charlie et la Chocolaterie face aux Umpa Lumpa, j'ai pas franchement envie de finir noyée dans un bain de chocolat.
On regarde la grande machine, les couvercles qui se vissent, les pots qui roulent, c'est bien huilé, c'est rapide.
Soudain, panique ! un pot de glace est coincée sur le tapis roulant. Les pots tombent, s'écrasent au sol, la glace forme un grand tas marron et beige, et fond en une formidable flaque sucrée. Les Umpa Lumpa ne voient rien !
 Emily demande "ils sont vraiment supposés tomber par terre ces pots de glace ?"
Des centaines de dizaines de milliers de petits pots bleus dégringolent sur le carrelage.
On tape sur la vitre pour arrêter le massacre : "STOP !STOP !".
Insonorisée bien sur.
En bas on s'agite, un peu trop tard.
Trente secondes et trop de glace gâchée après, la chaîne reprend, douce, régulière.

On sort de la cage pour arriver dans la salle des saveurs. Un petit laboratoire où on nous sert des samples dans des petit pots en carton.
On se sent privilégiés, grands testeurs. la guide nous explique que travailler ici est top parce que tous les soirs tu peux embarquer tes deux litres de glace... America.



Visite finie, on grimpe la colline verte après avoir acheté deux cornets : ("Strawberry Cheese Cake" pour moi), pour découvrir le cimetière des glaces, les parfums qui n'ont pas été retenus par les grands patrons. Emily verse une larme devant l'épitaphe de Chocolate Peanut butter cookie dough, j'applaudis devant la tombe de la glace Sweet potatoe...










On file au gift shop, deux cartes postales, un pins.

On reprend la route un peu nauséeuses avec tout ce lait, on salue les vaches.
Emily propose de s'arrêter à la pizzeria...

Je reviens dans un mois... et trois kilos.

http://www.benjerry.fr/

I’m flyin on the pitch as I catch the snitch and if you dont play Quidditch, then you’re a bitch

Marion Maeght, tu vas être jalouse : Je vis à Poudlard !

Et à Poudlard le dimanche, c'est Quidditch ! 

Entre deux rangées de trois grand cercles multicolores, des élèves en baskets s'emparent d' une dizaine de balais en plastique, encore plus brillants que le nimbus 2000.
Ils volent pas mais ils courent, très vite.
En arrière plan, le château, ses tours bleues. La pelouse est à peine remise de la pluie d'hier, le saule pleureur se détache, filasse, du ciel blanc trop lumineux. 

Le jeu est lancé, les joueurs dont certains portent des grosses lunettes de Lacrosse (l'autre jeu du campus) courent au milieu du terrain, une main sur leur balai l'autre tendue vers trois gros ballons au sol. Les ballons sont gros comme ceux du Basket, rouge et blanc, Un type en t-shirt rouge, avec des mollets de bœufs et des baskets de foot lance un ballon rouge sur une blonde délavée en short à carreaux. 
"You fucking crazy bitch ! ". 

Un grand blond de l'équipe des rouges arpente les alentours du terrain, doucement, crache sur la pelouse, fait fuir en écureuil... j'imagine qu'il cherche le Vif d'Or.
 "Yeah I'm sneatching" il répond d'une voix molasse à une petite brune qui vient de débarquer sur le terrain. 

"Oh nice shot ! "
On se croirait au foot avec trois ballons, au rugby avec trois buts, au Quidditch avec des balais trop lourds.


Le vif d'Or vient d'arriver. Accroché au dessus du short d'un type en jaune qui court hyper vite et bondit sur ses baskets oranges. Si un des attrapeurs le chope, le jeu est fini, 150 points pour l'équipe gagnante ! 
Josh, le vif d'or, sautille autour du terrain, poursuivi par les attrapeurs qui se jettent au sol pour éviter les cognards (des ballons de foot). 

Le grand blond en violet  arrive par derrière : "YEAH ANDY !" 

Game over... 

Le vif d'or s'écroule contre un tronc, rouge, transpirant et souriant.  On se tape dans les mains, on se félicite : "Happy Easter"

 
Je vous laisse, j'ai cours de potion.





dimanche 17 avril 2011

Montréal, Billy Bardot et moi (presque Thelma, ou Louise, ou les deux)

Montréal...
On m'avait dit "tu va rire et tu vas aimer".
J'en ris encore et je veux y retourner...
C'est un peu Paris et pas trop New York.

Je suis montée dans la voiture d'Emily, ma coloc, avec l'accord de mes profs :

"Thanks for the alert, Sarah. Have fun, but just be careful with the driving."

Une heure et demie de route, un fou-rire à la douane quand Emily a ouvert grand la bouche devant le français de la boarder guard, un tampon bleu sur mon passeport et quelques chansons de road movie (j'ai eu une grande envie de me teindre en rousse, d'acheter un 501 taille méga haute et de trouver Brad Pitt dans un môtel minable)...
On est arrivées dans un pays plat, aux vaches et aux types rouges qui construisent des maisons, des champs jaune et gris, quelques petits monts à l'horizon et je pensais, me revoilà dans le Nord de la France, sauf que les panneaux STOP sont carrés et qu'il y a un peu trop de stations essences...




Et puis on est arrivées dans la ville, voyant de loin la grande sphère métallique, la biosphère de Buckminster. Un café m'a faite hurler de rire : "A ma grosse truie chérie" était inscrit en lettre d'or sur l'enseigne rouge...

Montréal..
Je sais pas où commencer, l'auberge de jeunesse (Alexandria, rue Ahmerst), et la partie de Président (Merci Périne ;-) ) à 1h du matin avec une américaine boulotte en jogging et sa pote canadienne qui planifiaient leur soirée du lendemain en buvant de la Budweiser, un français black en Levis et sourire discret qui venait de débarquer pour un an, cherchait un appart et un job...
Et le réveil le lendemain, l'été par la fenêtre, l'hiver sur les trottoirs. La course pour rien rater,les métros et les bus. On a foncé en haut du Mont Royal, une vue à la Montmartre mais d'aussi haut que la tour Eiffel, avec une ville sans fin à l'horizon, et une ballade dans les écureuils pour reprendre le bus vers le vieux Montréal.
Je switchais du français avec les gens de Montréal à l'anglais avec Emily, je savais plus qui j'étais, j'étais en terre amie, drapeau blanc, je savais déjà que j'avais pas trop envie de rentrer en Amérique, parce qu'à Montréal je me sentais moins à coté de la plaque qu'à New York ou Middlebury !

C'était l'Amérique et la France en même temps, jusqu'aux enseignes des magasins :"Billy Bardot", il y avait même une bouche de métro parisienne ! :


Il y a autant de "Café Starbucks Cofee que de trois brasseur, de "Hi" que de "Salut !" de building que de rues pavées.. La pause déjeuner du midi ? Une poutine BIEN SUR ! On nous avait conseillé "La Banquise", mais on avait trop faim pour chercher donc on a fini à "Montréal Poutine", un petit endroit trop éclairé, avec au mur des t-shirt "I love Poutine". Alors, qu'est ce que c'est la poutine ? C'est des frites, des petits morceaux de fromage et de la sauce barbecue, arrosée d'une bière : "La fin du monde". Un mars et ça repart, on était à bloc pour le reste du voyage.

La basilique Notre Dame, à deux pas de notre déjeuner, date de 1800... et à l'intérieur, attrape bien ton souffle... Un retable détaillé, illuminé de bleu :


On a attrapé une guide qui rassurait les touristes "ne vous inquiétez pas, je parlerai doucement, je suis italienne d'origine moi, vous verrez votre français  va s'améliorer très vite." Elle nous a expliqué que l'architecte, James O'Donnell, un irlandais new yorkais protestant s'est converti au catholicisme à la fin des travaux, et a demandé à être enterré sous son oeuvre. Et aussi qu'à l'origine le retable derrière l'autel était une grande verrière, la décoration a été repensée parce les fidèles étaient si éblouis qu'ils voyaient pas le prêtre !

Un peu comme la légende de la bibliothèque François Mitterand et de panneaux de bois conçus après avoir réalisé que le soleil à travers les millions de jolies petites fenêtres bousillaient les bouquins.

Et puis on est arrivés rue de rivoli, ou times square, je savais pas trop, des magasins hauts, haut, XXI, hetM, Zara, des grandes enseignes et des gens qui courent, alors on a couru... Et acheté des colliers, des tisheurtes : Le dollar est toujours plus bas que l'Euro... je sais pas comment je vais rentrer dans l'avion du retour... Ensuite on a atterri à Tokyo, ou, après m'être fait arnaquée par une petite dame qui m'a faite payer 6 dollar un pins, on a décidé qu'il était temps de retourner à l'auberge.


Après une sieste et deux trois croix sur la carte de la ville, on a commencé notre vendredi soir :

Direction rue Sainte Catherine, le Village : drapeau arc en ciel et grand sourires partout ! Après un "Paï Thaï" dans un restau à la vitrine portant l'inscription : "Apportez votre vin", on a cherché un dessert... Et on s'est arrêtées dans une petite chocolaterie sur le point de fermer.
Et le garçon aux cheveux longs qui bossait là nous a offert un café mousseux, juste comme il faut, ni trop léger ni trop épais, ni trop amer ni trop sucré; et deux petits pots de glace, pistache et framboise, avec des morceaux croustillants de fruits et de noix. Et on a parlé, de son job de chocolatier et ses études d'histoire, sa "blonde" et la rue sainte Catherine, nos plans de soirée et ses recommandations.

Quelques pas plus loin, un grand homme en robe blanche à paillette, perché(e) sur des talons qui nous rendaient toutes petites nous a invité "C'est mon shauuuw ce soir ! "
5 euros pour les étudiants, on a trouvé une chaise à partager dans la salle pleine de filles trop maquillées, de garçons qui se déhanchaient et de couples qui riaient très forts, des sourires, quelques lumières, et le show a commencé, des hommes aux jambes fuselées, ou des femmes sans hanches qui couraient et dansaient en playback sur Celine Dion et "I will survive", sur des talons à paillettes si hauts, sans trébucher, et Emily et moi on se regardait en riant en se demandant un peu ce qu'on fichait là en étant bien contente d'y être !



La nuit s'est terminée dans un immense bar plus haut dans la rue, quatre étages, une piste de danse et un lion de Flandres dessinés au dessus de la bibliothèque du deuxieme étage.


Et maintenant
On est revenues "à la maison", le campus était gris, et on a encore tout notre dimanche, pour faire le tri des photos et réaliser qu'on est passées de roomates à supercopines, et quand on nous demande comment c'était Montréal, on sait pas trop par où commencer, ni quelle langue parler.

mardi 29 mars 2011

Never trust the little girl

Entre un bus et un avion pour la floride, je passe une nuit à New York, bright city bright lights. Juste une petite escale.


Le métro c'est comme cette machine à faire bouger les images, le phénakistiscope (merci wikipédia), les barres sur les voies découpent des petites scènes. La petite fille avec les tennis et les joues roses m'a fait un clin do'eil, et a levé le pouce en soufflant "le Un" ! Et sa mère, une dame potelée et souriante m'a fait signe quand le métro a fermé ses portes dans un bruit métallique, et quand il a démarré, j'avais le ventre plein du bonheur de l'aventure. Un peu toute seule cela dit. Un regard et tout va mieux, là c'était un type avec un sweat shirt tatoué de rollers dorés. Les lacets de ses converses étaient rouges et bleus. Au bout d'une vingtaine d'arrêts avec des noms en forme de chiffres, j'ai jeté un oeil au plan suspendu au plafond, la petite lumière venait de s'allumer vers le Bronx. Et j'étais sensée aller à Chambers, l'opposé quoi. Le type aux rollers m'a demandé si j'avais besoin d'aide, et m'a expliqué que je devais vite descendre du train et emprunter une passerelle pour rétablir ma tajectoire. Il m'a sourit, tout va bien aller. Je suis descendue, ne jamais faire confiance aux petites filles qui clignent de l'oeil. Un vieux monsieur aux joues grises titubait en poussant un fauteuil, et deux agents de la RATP de New York criaient que le service était preque fini, le banc en gros bois est glacial. Le bronx ! Je vais me faire attaquer, je vais me prendre une balle dans le dos c'est sur, comme dans les films.
Je grimpe dans le premier métro, la rame se remplit doucement.

Un nouveau regard, une dame, et son petit garçon, "What's your name ?" "Sarah". "Give me your book" Je lui tends Colette, il sourit sous sa casquette des Yankees, et arrache une page, Colette au Palais Royal. Sa mère me sourit, confuse, derrière des lunettes carrées et tend à son môme une boite remplie de raisins et de quartiers de pommes. J'oublie le froid du banc, les vingt arrêts sur la ligne rouge. "What's your name again ?". Il pose sa main sur mon bras, me tend une boule de raisin qui explose sous mes dents. La dame me dit, criant l'inverse "He is very shy". Ils lèvent, "Bye Sarah ! I'm going to Florida Tomorrow" ! Je lui dis pas que moi aussi, il sort du métro, la main dans le poing fermé de sa mère. Et puis c'est le froid encore, Je fixe la ligne rouge : ne pas louper Chambers !

Quand on arrive à Times Square, le métro est soudainement joyeux, deux filles immenses et blondes parlent français. Un grand black avec une carte à jouer tatouée sur l'épaule ouvre la bouche, et une voix qui à l'air de venir de plus haut que le plafond jaune et vide chante quelque chose avec beaucoup de baby, baby dedans. Toute la chaleur revient, je sors.

Trois français devant un hôtel, je leur demande la route. Ils me disent "Mais tu débarque comme ça avec ton grand sac " et j'ai dit "non je reviens du Coll..." Et ça aurait pu vouloir dire Collant, Collin Maillard.


Ils s'en foutaient ils ont rit, mais le type a posé la main sur mon épaule et m'a dit "Allez va, t'inquiète, continue tout droit, tu y es dans un bloc, après le Mac do.". Je trouve la chambre prétée par Sophia, pose mes sacs. je resors, dans la rue je cherche quelque chose à manger, les gens devant les pubs crient et rient, j'opte pour un donut arc en ciel et un café, et je marche au hasard, tout est ouvert ! Tout ces cris et ce bruit, ces lumières, cette nuit, ces buildings qui me dépassent, les ascenceurs qui montent montent, NEW YORK !

samedi 19 mars 2011

Glove Story

La neige quand je suis arrivée j’en avais jusqu’aux genoux, les étudiants dévalaient les collines dans des grandes luges rouges, certains traversaient le campus en ski et chaque matin les chasses neiges verts s’activaient pour nous permettre d’aller en cours. A l’entrée des bâtiments il y a des poubelles remplies d’echarpes, de bonnets, de chaussures perdues la nuit dans la neige. Ma première semaine ici, j’ai perdu une moufle en laine, une moufle H&M, noire a rayures beiges. J’ai gardé l’autre dans un tiroir de mon bureau, au cas où.

Depuis quatre jours, la neige fond. Ici ils appellent ce moment de l’annee la mud season. Dans la boue on trouve des cadavres de stylo, des morceaux de vaisselles, rien de très précieux c’est sur, mas je regarde quand même on sait jamais que je trouve l’Iphone placarde sur les murs “Rewarded 100 $”.La nuit on revoit les étoiles, on peut ouvrir les yeux sans risquer d’y laisser entrer des flocons glaces. Ici comme chez vous on voit autant de doudounes en plastique que de t-shirts beatnik, de repetto que de moon boots. On bouquine au soleil sur la terrasse de la bibliothèque, certains étudiants jouent de la guitare aux balcons ou du violon sur les marches de la chapelle, on parle des départs pour Spring Break : Floride, New York, PuertoRico. Hier midi sur le parterre du Dinning Hall une cinquantaine d'étudiants en t-shirts étaient assis, assiettes de tacos et de salades sur les genoux.

Les écureuils deviennent un peu tarés et c’est un peu la fête et bisounours land chez eux, ils sont tous potes et courent dans les arbres. Ce matin j’en ai surpris un sur le dos en train d’essayer d’attraper le bout de sa queue avec ses griffes mal taillées, il tournait et roulait dans l’herbe. Quand il a vu que je le regardais il a sauté sur ses deux pattes, m’a lance un regard gêné et est parti se planquer dans un érable (manque de bol sans feuille).

Ce matin on marchait avec Sophia vers le café et les bagels, en sweats shirts, on debriefait nos nuits, quand j’ai crié “No Way !”. Au bord de la route principale il y avait une chose noire et beige trempée, ma moufle H&M.

Cette fois c’est sur, l’hiver est fini.

lundi 14 mars 2011

En Amérique il n'y a pas de chat.wmv

English-ish

En cours d'anglais on apprend "Birds of a feather flock together, "it's rainning cats and dogs. Je les ai essayees, ces expressions... Elles sont bidons en amérique ! En amérique on parle ... américain !


I-sh :

Alors ça sert à tout, on peut dire : “cutt-ish”, on peut dire late-ish, on peut dire plein de trucs mais j’ai expérimenté et on ne peut pas dire : “I hate-ish her” Ou I Like-ish peanut butter” ou tout les verbes on  peu pas dancing-ish ou sing-ish.
Cap-ish ?
Vu dans Breakfast at Tiffany’s, Vendredi soir dans le salon du Chateau. Holly laisse un billet a Paul sur lequel est ecrit :







I’m all set : Quand j'ai récupéré ma carte d'étudiante pour ouvrir les bâtiments du campus la dame de l'accueil m'a dit : You're all set !


Gross : Laisser traîner des chaussettes sur le parquet propre c'est gross, les paninis plein de fromage du dinning hall c'est gross, des abricots secs bios c'est pas gross, la neige qui fond et qui va faire la "mud season" c'est gross.

Crack the books : Bosser dur !


Booty call (ça je traduis pas par respect pour mes grand mères)


To grab a bite : Passer rapidement au Dinning hall pour prendre un bagel, une pomme, un english muffin, un french toast. 
Ce qui peut donner :

I was all set, and I wanted to grab a bite but he made me a booty call and it was not to crack the book. 

Personne ne se moque de l’accent français, j’ai arêté de parler pendant deux jours pour rien, en fait ils rigolaient parce que c’est cute-ish. Un café à la française a l’odeur du jambon fumé, des French toasts, c’est du pain perdu. On peut dire Hi ! aux profs.


Je vous laisse, il est late-ish


dimanche 13 mars 2011

Les livres !

Mercredi, pour le cours de Littérature Américaine, on avait rendez-vous dans la salle des "specials collections" de Middlebury. La salle à l'air d'être ronde, les murs sont couverts de livres derrière des vitres, des premières éditions. Un homme souriant nous a accueuilli, il avait installé sur les longues tables des piles de livres, des dossiers de lettres sous plastique. Dans son costume bleu il nous souriait, passait la main sous une page, bien à plat pour ne pas la déchirer, il disait "treasures, treasures", et nous expliquait que le papier est vieux, et donc solide, avant le XV e siècle, on faisait des bonnes pages bien épaisses. il y avait là un poème manuscrit d'Emily Dickinson, des lettres de Fennimore Cooper, d'Emerson, des premières éditions de Mark Twain, des livres dans une couverture marron, parfois reliés par un deuxième propriétaire d'une couvertue bleue ou verte aux lettres dorées, et puis on a eu le droit de toucher, de lire, de regarder. J'ai touché à rien, juste regardé par dessus les épaules des autres.

En parlant de livres, un truc trop bien ici, c'est les couvertures des bouquins, pleines de couleurs, de dessins, de lettres caligraphiées. 

En parlant de livres ils ont "The real trial of Oscar Wilde" by Merlin Holland (son petit-fils). Oscar Wilde a été jeté en prison
Le topo : Oscar Wilde aime Lord Alfred Douglas
Lord Alfred Douglas a un père pas franchement ouvert d'esprit. Il apprend la relation de Wilde et de son fils (que Wilde surnomme Bosie), et envoie un billet à l'écrivain star : "To Oscar Wilde, Posing as a sodomite".

Oscar Wilde, poussé par Bosie, malgrè les avertissements de ses amis, porte plainte contre Lord Alfred Douglas. Mais l'angleterre du 19e est Victorienne, et l'Angleterre victorienne est puritaine... Le procés se retourne contre Wilde accusé de "Gross idencency". On voit un défilé de jeunes hommes auquel on a fait avouer contre de l'argent, leurs nuits avec Wilde. L'oeuvre de Wilde devient un outil pour l'avocat de la défense du Marquis de Queensburry. Ses lettres, ses poèmes, son "Portrait de Dorian Gray" ne sont plus de l'art mais un matériau dans lequel le tribunal va puiser pour faire de Wilde un homme bon à jeter dans le fond des geoles, estimant qu'il est un danger pour la société. 

Lire le "complete record" de Wilde, c'est trouver toute l'intelligence de l'écrivain qui a bien compris qu'on cherche à faire de chacune de ses paroles un discours immoral et dangereux. 
Extrait ( Wilde est interrogé sur les lettres envoyées à Bosie)  

Carson : "Your slim gilt soul walks between passion and poetry"
Wilde : Yes
Carson : That is a beautiful phrase too ?
Wilde : "Not when you read it, Mr Carson. When I wrote it it was beautiful. You read it very badly

(...)
Carson : Other beautiful letters ? Have you written others in the same style ? 
Wilde : I don't repeat myself in style""

Français :

Carson : "Votre âme svelte et dorée se promène entre la passion et la poésie"
Wilde : Oui
Carson : C'est une belle phrase aussi ?
Wilde : Pas quand vous la lisez, Monsieur Carson. Quand je l'ai écrite elle était belle. Vous la lisez très mal.

(...)

Carson : D'autres belles lettres ? En avez vous écrites dans le même style ?
Wilde : Je ne me répète jamais en matière de style."


Voilà ! Vous me manquez !
Je vous laisse j'ai beaucoup à apprendre.

mardi 8 mars 2011

Le silence de ces espaces infinis et blablabla...

Les écureuils me font flipper.
Ces rats des villes avec une queue un peu plus longue essaient tout le temps de faire des staring contests avec moi quand je descends les sentiers. La neige, c'était marrant et joli jusqu'à ce qu'elle bousille mes nouvelles bottes noires achetées avant mon départ :"Vous ne trouverez pas de chaussures plus Waterproofs"  a dit le vendeur...

Je veux entendre des coups de klaxons, je veux être à Châtelet, dans les longs Escalators, entourées d'étudiants nerveux et de business women, tu te sens presque planer. Ici je traverse la route, je passe devant quelques bouleaux décharnés et je suis en classe. J'ai besoin d'une cigarette sur le balcon, en regardant les lumières de la ville qui empêchent la nuit de dévorer le ciel. Je veux m'asseoir sur une chaise en fer, en face d'une large rue, goûter un café brûlant et amer, et regarder les parisiens courir. je veux voir les mecs qui serrent leur cravate ou zippent leur braguette en pensant que personne les verra. Et les femmes, la main serrée sur leur sac, qui échangeront leurs baskets supersoniques contre des talons superchics avant de pousser la porte de leurs bureaux.

En marchant sur la dentelle de glace au bord du fossé, je me dis que j'aurais mieux fait de rester dans ma chambre. Mes joues sont sèches, j'enfonce mes doigts rouge et enflés dans mes poches. Je passe devant un saule pleureur, il est presque mort et n'a même plus de feuilles pour pleurer ! Des traces de pas marquent la poudreuses à ma gauche. C'est un sentier très fin dans la grande étendue lisse et blanche. Sous la neige qui grince, c'est sûrement tout vert, brillant, juteux, gorgé d'eau. Je sais que je devrais arrêter de râler à propos du fait de vivre dans une carte postale. Mon sentier se courbe doucement, il mène vers un petit bois, mais en faisant un détour vers nulle part... On t'as jamais appris que le chemin le plus court pour aller d'un point A à un point B c'est la droite ou quoi ?

Je vais pas marcher une heure de plus dans la neige chamallow. Je veux m'abriter du vent derrière les arbres cadavériques. Je quitte les empreintes. Quelques joncs ont jaillit de la glace, ça ressemble à des barbe à papa grises et blanches. Je comprends pourquoi les pas se sont courbés ! je peux voir le sol transparent se fendre sous mes pieds, doucement. Je dois me faire légère pour rester à la surface de l'eau, et avec tous les Bagels que je m'enfile c'est pas gagné. Je ne lève plus les pieds, parce que je vois pas de Leonardo Di Caprioau loin pour me sauver si je tombe.

Après quatre longues glissades j'entre dans le petit bois. Les arbres sont froid, leur écorce pèle, de grands rouleaux de peau râpeuse roulent depuis leur cime. C'est vert, je m'arrête, c'est calme. Le tronc noueux d'un chêne se courbe, je m'y assied. De fines rayures jaunes coupent la neige, le soleil se déverse sur les feuilles et les épines gris métallique. Je crache mon chewing-gum et je sors de mon sac une pomme volée au dinning hall. Mes incisives coupent la peau dans un craquement sonore et s'enfonce dans la chair juteuse. Ça mousse, c'est amer. Je ferme la bouche pour mieux laisser un peu la forêt faire ses propres bruits. La neige comme de la laine de verre étouffe tous les sons mais  je peux les entendre parce que maintenant j'en ai envie.

Un claquement léger et régulier résonne dans le silence, un sifflement aigu, suivi par un bruit de crécelle vient de derrière une branche, je lève les yeux, c'est un minuscule oiseau au ventre jaune, un moineau, une mésange, j'en sais rien, tout sauf un pigeon en tout cas. Faut que je retrouve ce chewing-gum.

Sur la route du retour je peux voir le clocher du campus. Je devine déjà le grondement du dinning-hall, et ça me secoue les poumons.  Une barrière électrique grésille. Elle est complètement inutile, les pâtures sont vides, le seul truc que les vaches ont laissé c'est une odeur amère. Derrière les maisons qui ont toutes l'air d'avoir été construites par Charles Ingalls, le soleil embrasse la montagne. il l'enveloppe de sa chaleur violette. La glace devient un immense sorbet à la violette, les arbres sont "painted in black", le ciel est en feu, un immense incendie rose. C'est pas la mer, il n'y a même pas l'espoir d'un rayon vert, mais c'est vachement, vachement beau.

Un grand coup de klaxon résonne, je me retourne juste à temps. Je suis au milieu de la route, un gros camion rouge chargé de bûches me dépasse. Je le déteste pour avoir sali la neige. Le bout de ma semelle éclabousse dans la boue du bord de la route. Comme une chanson d'enfance dont je pourrais à peine me souvenir l'écho du chant de l'oiseau qui n'est pas un pigeon ne s'arrête pas. Je ferme un peu les yeux pour faire revenir toutes les couleurs de la montagne mais c'est trop tard, elles sont déjà parties.

Je m'arrête devant le panneau bleu "Middlebury College", retour au Campus. Je suis contente d'être ici. Devant lui, un écureuil est au garde à vous, je jure qu'il m'a fait un clin d'oeil.

mardi 22 février 2011

Réveille toi avec Lady Gaga.

J'avais pas franchement tout compris à la lecture pour le cours de Gay and Lesbian Studies d'aujourd'hui... Seydgwik, Epistemology of the closet, des mots trop compliqués, des mots imprononçables, des concepts, des dates... J'étais larguée.
Alors en classe, encerclée par les élèves impatients de participer à la discussion, le cerveau encore plongé dans le brouillard du sommeil, j'essayais de réchauffer me doigts gonflés et rougis, et j'avais déjà les yeux rivés sur l'horloge.
Le prof est entré dans sa chemise à carreaux noirs et blancs, un ordinateur à la main, j'ai sorti mes cahiers, il a ouvert son ordinateur, l'a branché.

Et la voix basse de Lady Gaga a surgi, souterraine.
"It doesn't matter if you love him..."

La salle a un peu tourbillonné, j'étais encore dans mon sommeil, j'étais pas sortie de mon lit, je n'avais pas mangé mon bol de fruits à Atwater, c'était pas possible. C'était comme si j'avais tourné des heures sur une balançoire qui m'avait transportée direct au pays des bisounours.

Et puis un grand type en sweat vert s'est mis à danser sur sa chaise, le grand blond à coté de moi fredonnait les paroles de ... Born this way.
J'ai attrapé les bords de ma chaise, la feuille que me tendait ma voisine, et ouvert les yeux sur les paroles et quelques photos de LadyGaga.
Oui j'étais bien en classe...
Quand le CD s'est arrêté, on a sorti nos stabilos et analysé les paroles.
Lady Gaga a illuminé Seigwick.





Et pour conclure je citerai Laura !
"Prochain cours sur la faim dans le monde / Heal the World de M. Jackson "

dimanche 20 février 2011

Week-end de trois jours...


J'aurais pu en profiter pour monter dans un bus et parcourir les grandes routes, passer sous les feux tricolores dans leurs boites jaunes, croiser des gros camions rouges remplis de bûches fraîchement coupées.


Je pensais bosser, c'était sans compter sur ce que veut dire week-end de trois jours sur un campus...
Et puis ce week-end c'était le Winter carnival de Middlebury. Les jolies affiches grises nous annonçait les courses de ski, le bal, les feux d'artifices et les spectacles de patinage...Quatre grands cubes de neige s'étaient posés devant la bibliothèque, les filles pensaient à leurs robes de bal et ma boite mail était inondé d'invitations à voter pour le roi et la reine.


Et maintenant c'est dimanche, le morceau de fromage et le verre de vin sculptés dans la neige commencent à fondre, et je suis bloquée avec mes compagnons de fête et deux grands gobelets de café trop clair... à la bibliothèque...


Tout a commencé Vendredi quand, avant de courir à la maison russe où on m'avait annoncé une soirée, la neige est devenue bleue, verte et rouge et des énormes coups de feu me faisaient sursauter. un feu d'artifice digne du 14 juillet sur la plage de Malo Bray Dunes !
Je me suis retrouvée petite fille, à pas trop savoir si c'était magique ou flippant ! Les fenêtres des dorms se sont remplies de visages tournés vers la montagne, les groupes d'étudiants qui marchaient en gros manteau se sont arrêtés et ont formé des masses bien serrées... Donc j'ai opté pour la magie !


Et puis il y a eu le bal !
S (assise derrière moi, un bonnet enfoncée sur ses cheveux presque rouges et un livre sur l'art des années soixante à la main), m'avait prêté une robe noire, (pas franchement assortie à mes Victoria violettes mais bon...j'avais pas prévu qu'il allait falloir danser à Middlebury College !)
Dans la grande salle du gymnase plongée dans le noir, un rond d'étudiants en costumes et d'étudiantes en robe/moonboots se déchaînait sur la musique US mixée par "flosstradamus" (???)

Je suis arrivée juste à temps pour l'élection ! Le roi était : Cat Campbell ! Une fille de ma classe de Gender Studies, coupe garçonne et sourire sincère, et la reine, son pote, un grand type qui a saisi sa couronne avec un sourire de vainqueur. Tout d'un coup c'était plus comme dans une série, tout d'un coup c'était décalé et drôle !

Jusqu'à ce que je parte à la recherche d'un verre d'alcool... Un parcours du combattant. Parce qu'ici on rigole pas avec l'âge limite. Et l'âge limite c'est 21...
Choc culturel acte 1 scène 10 ! J'ai piétiné une demi-heure derrière une barrière, mon passeport et ma carte d'identité à la main, à attendre que le type de la sécurité m'enfile un bracelet rouge m'autorisant l'accès au beer garden...
La soirée était donc coupée en deux, d'un coté les plus de 21 ans qui s'attachaient à épuiser les réserves de bière et de vin du bal, et de l'autre les moins de 21 ans, qui épuisaient les effets des shooters qu'ils s'étaient enfilés avant de monter dans les MiddRides, les navettes blanches qui trimballent, la nuit, les étudiants congelés !


La vraie fête était ailleurs... à Palmer House, même musique, plus de bières, un "cop" au regard sévère...Je comprends pas bien le système de sécurité du campus et la tolérance alcool mais bon....on a échoué là jusqu'à 3 heures du matin, avant de reprendre la route pour le château les jambes brûlantes de froid... il fait pas bon porter des collants la nuit dans le Vermont !

Je vous laisse, mes stabilos m'attendent !

jeudi 10 février 2011

Be creative !



Tous les cours à Middlebury on ce coté génial que j'apprends pas seulement des profs mais aussi des élèves. Pas question d'amphi, de prof sur une estrade, de cours magistraux, pas question de bailler, de regarder l'heure (les cours ne durent qu'une heure de toute façon), de se planquer derrière le grand type devant, on est en cercle, et on parle. 


Aujourd'hui, c'était Creative Writing. On avait du écrire un texte sur un objet de notre chambre, dire ce qu'il dit de nous et ce qu'il représente pour nous.
Autant vous dire que la nuit a été carrément courte !

On est assis en cercle, dans une salle dont la large baie vitrée donne sur la montagne qui, à cette heure, devient violette.

Le prof est souriant, barbu, énergique, et son intelligence se lit partout, dans ses lunettes, dans ses mains, dans ce qu'il raconte. C'est un peu le père Fouras en vrai et en plus beau quand même, et moins vieux.


il nous a lu  "Poets to come", de Whitman : 



"Poètes à venir! orateurs, chanteurs, musiciens à venir!
Ce n’est pas aujourd’hui à me justifier et répondre qui je suis,
Mais vous, une nouvelle génération, pure, puissante, continentale,
plus grande qu’on ait jamais vu, Levez-vous! Car vous devez me justifier.
Moi, je n’écris qu’un ou deux mots indicatifs pour l’avenir;
Moi, j’avance un instant et seulement pour tourner et courir arrière dans les ténèbres.
Je suis un homme qui flânant le long, sans bien s’arrêter, tourne par
hasard un regard vers vous et puis se détourne.
Vous laissant le soin de l’examiner et de le définir,
En attendant de vous le principal."
Walt Whitman, Feuilles d’herbes (Traduction de Jules Laforgue)
Et puis chacun a lu son texte, et personne ne haussait le sourcil.
Here is mine ! Premier devoir en anglais ! Just for you Sara W ! 
"A friendship may start with little things.
Same names, same hair, same gray sweater. She is American, I’m French, I was her mentor, two days after I was her friend. End of story. 
We were in Paris, in a bar called Casa del campo. A warm purple Sangria bar with hams suspended from the ceiling. I always dream of stealing them. 
At this point of the story, I had just been accepted at Middlebury, but I could not help imagining myself barefoot at Roissy, waiting for the agents to verify that I was nothing but a student.
And Sara kept reassuring me. Yes, yes, everything will go well, you will see… Smile at customs, pull in your stomach, wear a nice shirt, stand up straight. 
I asked her to show me what an American dollar looks like. 
She waved the green bill in the air…We had this completely useless discussion about the lack of bills before 5 euros. 
This is the great side of friendship ! We can talk about subjects completely empty of intelligence, as ridiculous as vacuums, and it becomes the topic of the year ! It was a real debate that, frankly, red wine was not helping to take off.
I asked the waiter for a pen. He handed me a huge green promotional thing. 
Sara said that it was against the law to sign the bill. It was "state property”, or something like that. 
And she gave me the dollar.  My first american dollar. I folded it in my wallet.
A week later, I was on the plane. By the window there was nothing but white marshmallow.
I was thinking about the few days I had spent at my parents'. I did not have much else to do other than watch the seagulls pass over the skylight. The birds had returned to earth in search of food because the winter had almost frozen the sea. I was used to the sharp seizing wind on the beach, the same white and heavy foam in the water, the same Pink Floyd album in my father's vinyl player. I always find these things with the immediate apprehension to leave them.
I was hungry. 
I took out the 1 dollar bill. The flight attendant, encased in a blue skirt, eyes underlined with a thick line of eyeliner, refused it. The dollar was wearing a kind of signature : « ton clone ». Your clone. 
A big dizziness came over me, a ball of cotton swelled in my throat. 
I suddenly realized that it was the end of flat landscapes. I was on my way to the continent where buildings, coca-colas and cowboy hats are so great that a brain does not even have enough room to imagine them…I'm sure I had a dumb smile on my face.
That dollar is the only item I brought from France. And it is American.
I hung it on my wall, I think it just tells me every morning : « You’re in USA ! » 

mercredi 9 février 2011

« I’m straight »

Un cours :

Gender Studies/ introduction to gay and lesbian studies.

La salle est vaste, circulaire, un écran blanc est déroulé derrière le prof,  la quinzaine d’élèves forme un cercle souriant et décontracté. Certains ont les pieds sur le fauteuil, d’autre les coudes sur la table, le bloc-note sur les genoux.. Il y a cet immense blond qui est dans une chorale, toujours riant, cette petite brune qui dansait génialement à la soirée Square Dance, et quelques têtes nouvelles. Le prof est R. Graf, un homme jeune au menton bordé d’une fine barbe blonde.
Je l'ai croise une heure plus tôt parlant russe comme une cheerleader chante un vieux tube de Britney Spears (sans le moindre petit bégaiement d'hésitation).

Le cours a commencé par une présentation de chacun des étudiants. La première à la droite du prof, une petite brune aux cheveux emmêles sur un pull en jacquart violet  a commencé : « I' m gay ».
Et chacun des élèves de commencer sa présentation par « I’m straight but ….» « I ‘m gay and ..»
Et de donner des raisons d’être là avec une sincérité à faire sourire Oscar Wilde, ma copine a quatre mamans, j’ai grandi dans une ville homophobe, mon adolescence en tant qu’homosexuel était terrible, j’ai adoré le dernier séminaire.
J’ai simplement dit que les Gender Studies n’existent presque pas en France, et donné le sujet de mon mémoire.

Et le cours n’a été qu’une suite de suprises.
On a eu droit à un documentaire de 1967 « The homosexuals » tourné à l’époque à laquelle l’homosexualité était considérée comme une maladie, due à une mère trop dominatrice, trop présente, trop écrasante (seule présence féminine du documentaire d’ailleurs, la mère castratrice), ou à un crime, le seul homosexuel interrogé est caché derrière une espèce de plante d'intérieur.
Et on y parle d’un milieu underground, et la façon dont c’est montré ne dit pas:  la société cache les homosexuels mais… les homosexuels se cachent tout seul. C'est flippant. D'autant que le prof nous a expliqué qu'au départ le document devait présenter des homosexuels parlant de leur homosexualité mais que les autorités l'ont interdit. Donc place aux gardiens du corps et de l'esprit : La police et les psychanalystes.

Vous saviez que la loi anti-sodomie du Texas n’a été levée que le 26 juin 2003 ?

Moi je savais pas.

Et j'aime de plus en plus la décontraction des étudiants et des profs américains.


Mercredi on regarde un truc qui s'appelle "But I'm a cheerleader !"
 J'ai peur...

lundi 7 février 2011

SuperBowl !

Hier soir, sur le campus, vers 19h, tout était silencieux, sombre. les quelques rares personnes que l'on pouvait croiser courraient et se précipitaient vers le salon le plus proche.
*
Georges, un grand type barbu, toujours souriant, qui étudie la religion et l'informatique m'avait laissé un petit mot sur l' ardoise de ma porte de chambre :
Footbal (dessin de ballon de rugby)
6 pm
Downstairs

Au sous-sol du château, dans une salle t-v, une dizaine d'étudiants avaient les yeux rivés sur l'écran et m'ont gentiment invité à les rejoindre en me proposant un peu d'un plat qu'ils avaient sauvé pour moi, une espèce de mélange de légumes vachement épicé et vachement bon à manger avec des tacos, et quelques cookies.
Ils m'ont rapidement expliqué les règles, j'ai rien compris, mais je pense que ça ressemble fort au rugby, une bande jaune dans laquelle il faut plaquer le ballon, des types qui se frappent partout même pour se dire merci ou bien joué, des cuisses en acier, un ballon ovale et un espèce de but de quidditch carré à chaque extrémités du terrain.
jusqu'ici tout va bien

Le jeu dure quatre heures, et je voyais pas bien comment c'était possible. Deux minutes après j'avais compris. Toutes les deux minutes le jeu s'arrête et laisse place à une plage de publicités. Quand ma roomate, Emily, m'a expliqué que beaucoup d'américains ne regardent le superbowl que pour les pubs, et pour le show d'entracte, j'ai pas vraiment compris le délire. Et puis les pubs sont arrivées. Et les pubs sont dingues.
Voici ma préférée.




Et puis le show d'entracte est arrivé. Les blacks eyed peas, encadrés de centaines de danseurs, peut-être de milliers en fait, des danseurs qui dessinaient un coeur lumineux, ou entouraient la scène dans des mouvements répétitifs et ondulants, et Fergie qui était.... mauvaise.
Ils ont fait un espèce de Medley de leurs succès et de chansons d'autres types, et c'était vraiment drôle en fait ! Et démesuré. Bien sur.
je me suis dit que là, les américains pouvaient pas plus me surprendre...
C'était sans compter sur le fil d'acier qui est decendu de je ne sais quel plafond du stade et a déposé sur la scène... Usher hyper à fond et je peux vous dire que les étudiants ont éclaté de rire. Désolée pour les fans.

Après ça, j'ai décidé que j'en avais assez et je suis allée à la présentation des chorales à la chapelle, en fait la moitié du campus y était. Parce que c'est vachement bien. Vous voyez Glee ? Pareil.

La suite demain !

dimanche 6 février 2011

Demain l'ecole



C`est la fin de l`Orientation week,

La fin d`une semaine pendant laquelle trois phrases règnent :

"I don`t think we have met yet

"Where do you come from ?

" What courses did you take ?



En première année, les étudiants choisissent quatre cours et croisent les doigts pour être admis dans les quatre, sinon, il faut changer...



Ça donne des emplois du temps avec "Maths, Geography, Environnemental studies and Creative Writing", ou des cours de sports, de bio, de français de chinois, d'espagnol...

Et c'est vachement bien parce que du coup ils sont tous "very excited about it".

Pour choisir leurs cours les étudiants ont un site ou les profs sont notes : MiddKid. Impossible de choisir un cours ennuyeux ou inutile. Ce genre de trucs serait surement pas possible en France, et ça se comprend, mais vu le fric déboursé dans une année ici, ca a son cote légitime.

Enfin voila, fin de cette semaine pleine d'activités dirigées par des "febleaders" parfois surexcites et sur déguises et sur souriants et sur...sympas...

Certains étudiants arrivants soupçonnaient le college d'encadrer autant les étudiants pour éviter qu`ils se la collent pendant cette semaine. Hier une d`entre elles m'a confie avoir hâte  que l`orientation se termine parce qu`ils se sentent comme des enfants a la garderie. Mais personne ne crache sur le ski gratuit, et cette semaine aura au moins permis a tout le monde de connaître tout le monde.



Le campus se remplit, les étudiants commencent a avoir plus de 19 ans, la bibliothèque va trouver son public dans quelques heures maintenant. Ça parle de cours dans les couloirs des dorms, dans le dinning hall, on sent que les vacances sont finies, souterrainement un leger stress vibre et envoie les étudiants acheter leurs cahiers et leurs crayons dans le shop du college ouvert en cette veille de rentrées...



La bibliotheque va retrouver ses heures normales : (Petit rappel : AM = du matin PM = de l'apres-midi)


Mon.-Thur., 7:30 AM – 1 AM
Fri., 7:30 AM – 11 PM
Sat., 9 AM – 11 PM
Sun., 9 AM – 1 AM



Je vous laisse, j'ai cours demain !

vendredi 4 février 2011

Super Size Me

Chose promise...

La nourriture à Middlebury College.
On a : le breakfast, le brunch, le lunch et le dinner à volonté, on peut donc passer la journée à... manger.
Il y a au petit dej des machines à griller les muffins et les tranches de brioche, les bagels aux myrtilles et au sésame, des pankaces, des fruits, des céréales, des gauffres, descookies, des scones, du lait et...
Du café.
De l'eau au café
De l'eau au café et au lait
De l'eau au café et au lait et au sucre.
On peut y rajouter des mini chamallow, des pépites de chcoolat, de la crème,, du beurre de cacahuètes.

Au breakfast certains types prennent trois hamburgers, certaines filles des verres de lait avec quate ou cinq cuillères à soupe de beurre de cacahuète... Autant vous dire que je me limite aux cérales/ fruits. En tout c'est assez AWESOME tout ça.

Pour les autres repas c'est la meme chose, avec un bar à salade et du riz, et deux ou trois plats différents chaque jour en plus. C'est vachement bon.

Voici des photos

<3 Enjoy your noodles.
Meuf-ins

Cakes

?

Yaourts

Hamburger ? Hot dog ?

Onion Rings et frites dès 7h du mat

Soja/haricots


Doigts

Toaster roulant.

Bol de fruit


Salade, équilibrée.




Je vous laisse, j'ai piscine