Entre un bus et un avion pour la floride, je passe une nuit à New York, bright city bright lights. Juste une petite escale.
Le métro c'est comme cette machine à faire bouger les images, le phénakistiscope (merci wikipédia), les barres sur les voies découpent des petites scènes. La petite fille avec les tennis et les joues roses m'a fait un clin do'eil, et a levé le pouce en soufflant "le Un" ! Et sa mère, une dame potelée et souriante m'a fait signe quand le métro a fermé ses portes dans un bruit métallique, et quand il a démarré, j'avais le ventre plein du bonheur de l'aventure. Un peu toute seule cela dit. Un regard et tout va mieux, là c'était un type avec un sweat shirt tatoué de rollers dorés. Les lacets de ses converses étaient rouges et bleus. Au bout d'une vingtaine d'arrêts avec des noms en forme de chiffres, j'ai jeté un oeil au plan suspendu au plafond, la petite lumière venait de s'allumer vers le Bronx. Et j'étais sensée aller à Chambers, l'opposé quoi. Le type aux rollers m'a demandé si j'avais besoin d'aide, et m'a expliqué que je devais vite descendre du train et emprunter une passerelle pour rétablir ma tajectoire. Il m'a sourit, tout va bien aller. Je suis descendue, ne jamais faire confiance aux petites filles qui clignent de l'oeil. Un vieux monsieur aux joues grises titubait en poussant un fauteuil, et deux agents de la RATP de New York criaient que le service était preque fini, le banc en gros bois est glacial. Le bronx ! Je vais me faire attaquer, je vais me prendre une balle dans le dos c'est sur, comme dans les films.
Je grimpe dans le premier métro, la rame se remplit doucement.
Un nouveau regard, une dame, et son petit garçon, "What's your name ?" "Sarah". "Give me your book" Je lui tends Colette, il sourit sous sa casquette des Yankees, et arrache une page, Colette au Palais Royal. Sa mère me sourit, confuse, derrière des lunettes carrées et tend à son môme une boite remplie de raisins et de quartiers de pommes. J'oublie le froid du banc, les vingt arrêts sur la ligne rouge. "What's your name again ?". Il pose sa main sur mon bras, me tend une boule de raisin qui explose sous mes dents. La dame me dit, criant l'inverse "He is very shy". Ils lèvent, "Bye Sarah ! I'm going to Florida Tomorrow" ! Je lui dis pas que moi aussi, il sort du métro, la main dans le poing fermé de sa mère. Et puis c'est le froid encore, Je fixe la ligne rouge : ne pas louper Chambers !
Quand on arrive à Times Square, le métro est soudainement joyeux, deux filles immenses et blondes parlent français. Un grand black avec une carte à jouer tatouée sur l'épaule ouvre la bouche, et une voix qui à l'air de venir de plus haut que le plafond jaune et vide chante quelque chose avec beaucoup de baby, baby dedans. Toute la chaleur revient, je sors.
Trois français devant un hôtel, je leur demande la route. Ils me disent "Mais tu débarque comme ça avec ton grand sac " et j'ai dit "non je reviens du Coll..." Et ça aurait pu vouloir dire Collant, Collin Maillard.
Ils s'en foutaient ils ont rit, mais le type a posé la main sur mon épaule et m'a dit "Allez va, t'inquiète, continue tout droit, tu y es dans un bloc, après le Mac do.". Je trouve la chambre prétée par Sophia, pose mes sacs. je resors, dans la rue je cherche quelque chose à manger, les gens devant les pubs crient et rient, j'opte pour un donut arc en ciel et un café, et je marche au hasard, tout est ouvert ! Tout ces cris et ce bruit, ces lumières, cette nuit, ces buildings qui me dépassent, les ascenceurs qui montent montent, NEW YORK !