mercredi 9 février 2011

« I’m straight »

Un cours :

Gender Studies/ introduction to gay and lesbian studies.

La salle est vaste, circulaire, un écran blanc est déroulé derrière le prof,  la quinzaine d’élèves forme un cercle souriant et décontracté. Certains ont les pieds sur le fauteuil, d’autre les coudes sur la table, le bloc-note sur les genoux.. Il y a cet immense blond qui est dans une chorale, toujours riant, cette petite brune qui dansait génialement à la soirée Square Dance, et quelques têtes nouvelles. Le prof est R. Graf, un homme jeune au menton bordé d’une fine barbe blonde.
Je l'ai croise une heure plus tôt parlant russe comme une cheerleader chante un vieux tube de Britney Spears (sans le moindre petit bégaiement d'hésitation).

Le cours a commencé par une présentation de chacun des étudiants. La première à la droite du prof, une petite brune aux cheveux emmêles sur un pull en jacquart violet  a commencé : « I' m gay ».
Et chacun des élèves de commencer sa présentation par « I’m straight but ….» « I ‘m gay and ..»
Et de donner des raisons d’être là avec une sincérité à faire sourire Oscar Wilde, ma copine a quatre mamans, j’ai grandi dans une ville homophobe, mon adolescence en tant qu’homosexuel était terrible, j’ai adoré le dernier séminaire.
J’ai simplement dit que les Gender Studies n’existent presque pas en France, et donné le sujet de mon mémoire.

Et le cours n’a été qu’une suite de suprises.
On a eu droit à un documentaire de 1967 « The homosexuals » tourné à l’époque à laquelle l’homosexualité était considérée comme une maladie, due à une mère trop dominatrice, trop présente, trop écrasante (seule présence féminine du documentaire d’ailleurs, la mère castratrice), ou à un crime, le seul homosexuel interrogé est caché derrière une espèce de plante d'intérieur.
Et on y parle d’un milieu underground, et la façon dont c’est montré ne dit pas:  la société cache les homosexuels mais… les homosexuels se cachent tout seul. C'est flippant. D'autant que le prof nous a expliqué qu'au départ le document devait présenter des homosexuels parlant de leur homosexualité mais que les autorités l'ont interdit. Donc place aux gardiens du corps et de l'esprit : La police et les psychanalystes.

Vous saviez que la loi anti-sodomie du Texas n’a été levée que le 26 juin 2003 ?

Moi je savais pas.

Et j'aime de plus en plus la décontraction des étudiants et des profs américains.


Mercredi on regarde un truc qui s'appelle "But I'm a cheerleader !"
 J'ai peur...

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