dimanche 17 avril 2011

Montréal, Billy Bardot et moi (presque Thelma, ou Louise, ou les deux)

Montréal...
On m'avait dit "tu va rire et tu vas aimer".
J'en ris encore et je veux y retourner...
C'est un peu Paris et pas trop New York.

Je suis montée dans la voiture d'Emily, ma coloc, avec l'accord de mes profs :

"Thanks for the alert, Sarah. Have fun, but just be careful with the driving."

Une heure et demie de route, un fou-rire à la douane quand Emily a ouvert grand la bouche devant le français de la boarder guard, un tampon bleu sur mon passeport et quelques chansons de road movie (j'ai eu une grande envie de me teindre en rousse, d'acheter un 501 taille méga haute et de trouver Brad Pitt dans un môtel minable)...
On est arrivées dans un pays plat, aux vaches et aux types rouges qui construisent des maisons, des champs jaune et gris, quelques petits monts à l'horizon et je pensais, me revoilà dans le Nord de la France, sauf que les panneaux STOP sont carrés et qu'il y a un peu trop de stations essences...




Et puis on est arrivées dans la ville, voyant de loin la grande sphère métallique, la biosphère de Buckminster. Un café m'a faite hurler de rire : "A ma grosse truie chérie" était inscrit en lettre d'or sur l'enseigne rouge...

Montréal..
Je sais pas où commencer, l'auberge de jeunesse (Alexandria, rue Ahmerst), et la partie de Président (Merci Périne ;-) ) à 1h du matin avec une américaine boulotte en jogging et sa pote canadienne qui planifiaient leur soirée du lendemain en buvant de la Budweiser, un français black en Levis et sourire discret qui venait de débarquer pour un an, cherchait un appart et un job...
Et le réveil le lendemain, l'été par la fenêtre, l'hiver sur les trottoirs. La course pour rien rater,les métros et les bus. On a foncé en haut du Mont Royal, une vue à la Montmartre mais d'aussi haut que la tour Eiffel, avec une ville sans fin à l'horizon, et une ballade dans les écureuils pour reprendre le bus vers le vieux Montréal.
Je switchais du français avec les gens de Montréal à l'anglais avec Emily, je savais plus qui j'étais, j'étais en terre amie, drapeau blanc, je savais déjà que j'avais pas trop envie de rentrer en Amérique, parce qu'à Montréal je me sentais moins à coté de la plaque qu'à New York ou Middlebury !

C'était l'Amérique et la France en même temps, jusqu'aux enseignes des magasins :"Billy Bardot", il y avait même une bouche de métro parisienne ! :


Il y a autant de "Café Starbucks Cofee que de trois brasseur, de "Hi" que de "Salut !" de building que de rues pavées.. La pause déjeuner du midi ? Une poutine BIEN SUR ! On nous avait conseillé "La Banquise", mais on avait trop faim pour chercher donc on a fini à "Montréal Poutine", un petit endroit trop éclairé, avec au mur des t-shirt "I love Poutine". Alors, qu'est ce que c'est la poutine ? C'est des frites, des petits morceaux de fromage et de la sauce barbecue, arrosée d'une bière : "La fin du monde". Un mars et ça repart, on était à bloc pour le reste du voyage.

La basilique Notre Dame, à deux pas de notre déjeuner, date de 1800... et à l'intérieur, attrape bien ton souffle... Un retable détaillé, illuminé de bleu :


On a attrapé une guide qui rassurait les touristes "ne vous inquiétez pas, je parlerai doucement, je suis italienne d'origine moi, vous verrez votre français  va s'améliorer très vite." Elle nous a expliqué que l'architecte, James O'Donnell, un irlandais new yorkais protestant s'est converti au catholicisme à la fin des travaux, et a demandé à être enterré sous son oeuvre. Et aussi qu'à l'origine le retable derrière l'autel était une grande verrière, la décoration a été repensée parce les fidèles étaient si éblouis qu'ils voyaient pas le prêtre !

Un peu comme la légende de la bibliothèque François Mitterand et de panneaux de bois conçus après avoir réalisé que le soleil à travers les millions de jolies petites fenêtres bousillaient les bouquins.

Et puis on est arrivés rue de rivoli, ou times square, je savais pas trop, des magasins hauts, haut, XXI, hetM, Zara, des grandes enseignes et des gens qui courent, alors on a couru... Et acheté des colliers, des tisheurtes : Le dollar est toujours plus bas que l'Euro... je sais pas comment je vais rentrer dans l'avion du retour... Ensuite on a atterri à Tokyo, ou, après m'être fait arnaquée par une petite dame qui m'a faite payer 6 dollar un pins, on a décidé qu'il était temps de retourner à l'auberge.


Après une sieste et deux trois croix sur la carte de la ville, on a commencé notre vendredi soir :

Direction rue Sainte Catherine, le Village : drapeau arc en ciel et grand sourires partout ! Après un "Paï Thaï" dans un restau à la vitrine portant l'inscription : "Apportez votre vin", on a cherché un dessert... Et on s'est arrêtées dans une petite chocolaterie sur le point de fermer.
Et le garçon aux cheveux longs qui bossait là nous a offert un café mousseux, juste comme il faut, ni trop léger ni trop épais, ni trop amer ni trop sucré; et deux petits pots de glace, pistache et framboise, avec des morceaux croustillants de fruits et de noix. Et on a parlé, de son job de chocolatier et ses études d'histoire, sa "blonde" et la rue sainte Catherine, nos plans de soirée et ses recommandations.

Quelques pas plus loin, un grand homme en robe blanche à paillette, perché(e) sur des talons qui nous rendaient toutes petites nous a invité "C'est mon shauuuw ce soir ! "
5 euros pour les étudiants, on a trouvé une chaise à partager dans la salle pleine de filles trop maquillées, de garçons qui se déhanchaient et de couples qui riaient très forts, des sourires, quelques lumières, et le show a commencé, des hommes aux jambes fuselées, ou des femmes sans hanches qui couraient et dansaient en playback sur Celine Dion et "I will survive", sur des talons à paillettes si hauts, sans trébucher, et Emily et moi on se regardait en riant en se demandant un peu ce qu'on fichait là en étant bien contente d'y être !



La nuit s'est terminée dans un immense bar plus haut dans la rue, quatre étages, une piste de danse et un lion de Flandres dessinés au dessus de la bibliothèque du deuxieme étage.


Et maintenant
On est revenues "à la maison", le campus était gris, et on a encore tout notre dimanche, pour faire le tri des photos et réaliser qu'on est passées de roomates à supercopines, et quand on nous demande comment c'était Montréal, on sait pas trop par où commencer, ni quelle langue parler.