dimanche 24 avril 2011

AMERICONE DREAM

Le Vermont est plein d'usines, usines de savon, usines de sirop d'érable, usines de fromages, de bières, de teddy bears et...

BEN AND JERRY'S FACTORY !

Oui oui !
Vendredi j'étais écroulée la tête dans mon Thesaurus à essayer de trouver les bons mots pour mon devoir de Creative Writing, quand Emily a débarqué avec à la main un sachet décoré d'un poussin dans des œufs couleur pastel : "From my mom !"
Après avoir grignoté deux trois lapins Lindt, elle m'a jetée dans sa voiture, direction l'usine à glace.
Célébrons Pâques comme il se doit, dans une usine de chocolat. (BTW j'ai gouté les tablettes d'or Willy Wonka, elles ne valent pas nos "Côte d'Or", rien ne vaut "Côte d'Or" "Côte d'or", je t'aime)
Après une heure et demie de route, les yeux blanchis par le soleil de la montagne, une grande usine bleue et blanche apparaît derrière les érables. Décorée comme un parc d'attraction de playmobils, elle est rehaussée de cinq grands cylindres métalliques à moitié aussi hauts que la tour Eiffel et portant les inscriptions : SUGAR / MILK / CREAM

On entre dans le temple de la glace. Une fille en t-shirt vert "Peace, Love and ice cream" nous propose une visite, 2 dollars, c'est parti.
Après un rapide film sur Ben et Jerry, étudiants devenus grands et célèbres jusqu'à chez nous, qui ont traversé l'Amérique dans leur "Cow car" :

On suit le groupe de touristes américains en casquette et shorts dans les couloirs colorés comme des bandes dessinées remplies de vache tachées et de sourires arc-en-ciel, j'ai l'impression d'être sous acide.
Notre guide nous demande d'éteindre nos appareils, nous entrons dans le secret de Ben&Jerry :  à travers les grandes vitrines en hauteur, les employés à la chaîne referment les couvercles et pompent la crème glacée.
La guide nous dit qu'on peut leur faire signe, ils sont très sympas dans leurs blouses blanches et nous répondront avec plaisir.
Léger malaise. Je me sens comme dans Charlie et la Chocolaterie face aux Umpa Lumpa, j'ai pas franchement envie de finir noyée dans un bain de chocolat.
On regarde la grande machine, les couvercles qui se vissent, les pots qui roulent, c'est bien huilé, c'est rapide.
Soudain, panique ! un pot de glace est coincée sur le tapis roulant. Les pots tombent, s'écrasent au sol, la glace forme un grand tas marron et beige, et fond en une formidable flaque sucrée. Les Umpa Lumpa ne voient rien !
 Emily demande "ils sont vraiment supposés tomber par terre ces pots de glace ?"
Des centaines de dizaines de milliers de petits pots bleus dégringolent sur le carrelage.
On tape sur la vitre pour arrêter le massacre : "STOP !STOP !".
Insonorisée bien sur.
En bas on s'agite, un peu trop tard.
Trente secondes et trop de glace gâchée après, la chaîne reprend, douce, régulière.

On sort de la cage pour arriver dans la salle des saveurs. Un petit laboratoire où on nous sert des samples dans des petit pots en carton.
On se sent privilégiés, grands testeurs. la guide nous explique que travailler ici est top parce que tous les soirs tu peux embarquer tes deux litres de glace... America.



Visite finie, on grimpe la colline verte après avoir acheté deux cornets : ("Strawberry Cheese Cake" pour moi), pour découvrir le cimetière des glaces, les parfums qui n'ont pas été retenus par les grands patrons. Emily verse une larme devant l'épitaphe de Chocolate Peanut butter cookie dough, j'applaudis devant la tombe de la glace Sweet potatoe...










On file au gift shop, deux cartes postales, un pins.

On reprend la route un peu nauséeuses avec tout ce lait, on salue les vaches.
Emily propose de s'arrêter à la pizzeria...

Je reviens dans un mois... et trois kilos.

http://www.benjerry.fr/

I’m flyin on the pitch as I catch the snitch and if you dont play Quidditch, then you’re a bitch

Marion Maeght, tu vas être jalouse : Je vis à Poudlard !

Et à Poudlard le dimanche, c'est Quidditch ! 

Entre deux rangées de trois grand cercles multicolores, des élèves en baskets s'emparent d' une dizaine de balais en plastique, encore plus brillants que le nimbus 2000.
Ils volent pas mais ils courent, très vite.
En arrière plan, le château, ses tours bleues. La pelouse est à peine remise de la pluie d'hier, le saule pleureur se détache, filasse, du ciel blanc trop lumineux. 

Le jeu est lancé, les joueurs dont certains portent des grosses lunettes de Lacrosse (l'autre jeu du campus) courent au milieu du terrain, une main sur leur balai l'autre tendue vers trois gros ballons au sol. Les ballons sont gros comme ceux du Basket, rouge et blanc, Un type en t-shirt rouge, avec des mollets de bœufs et des baskets de foot lance un ballon rouge sur une blonde délavée en short à carreaux. 
"You fucking crazy bitch ! ". 

Un grand blond de l'équipe des rouges arpente les alentours du terrain, doucement, crache sur la pelouse, fait fuir en écureuil... j'imagine qu'il cherche le Vif d'Or.
 "Yeah I'm sneatching" il répond d'une voix molasse à une petite brune qui vient de débarquer sur le terrain. 

"Oh nice shot ! "
On se croirait au foot avec trois ballons, au rugby avec trois buts, au Quidditch avec des balais trop lourds.


Le vif d'Or vient d'arriver. Accroché au dessus du short d'un type en jaune qui court hyper vite et bondit sur ses baskets oranges. Si un des attrapeurs le chope, le jeu est fini, 150 points pour l'équipe gagnante ! 
Josh, le vif d'or, sautille autour du terrain, poursuivi par les attrapeurs qui se jettent au sol pour éviter les cognards (des ballons de foot). 

Le grand blond en violet  arrive par derrière : "YEAH ANDY !" 

Game over... 

Le vif d'or s'écroule contre un tronc, rouge, transpirant et souriant.  On se tape dans les mains, on se félicite : "Happy Easter"

 
Je vous laisse, j'ai cours de potion.