dimanche 13 mars 2011

Les livres !

Mercredi, pour le cours de Littérature Américaine, on avait rendez-vous dans la salle des "specials collections" de Middlebury. La salle à l'air d'être ronde, les murs sont couverts de livres derrière des vitres, des premières éditions. Un homme souriant nous a accueuilli, il avait installé sur les longues tables des piles de livres, des dossiers de lettres sous plastique. Dans son costume bleu il nous souriait, passait la main sous une page, bien à plat pour ne pas la déchirer, il disait "treasures, treasures", et nous expliquait que le papier est vieux, et donc solide, avant le XV e siècle, on faisait des bonnes pages bien épaisses. il y avait là un poème manuscrit d'Emily Dickinson, des lettres de Fennimore Cooper, d'Emerson, des premières éditions de Mark Twain, des livres dans une couverture marron, parfois reliés par un deuxième propriétaire d'une couvertue bleue ou verte aux lettres dorées, et puis on a eu le droit de toucher, de lire, de regarder. J'ai touché à rien, juste regardé par dessus les épaules des autres.

En parlant de livres, un truc trop bien ici, c'est les couvertures des bouquins, pleines de couleurs, de dessins, de lettres caligraphiées. 

En parlant de livres ils ont "The real trial of Oscar Wilde" by Merlin Holland (son petit-fils). Oscar Wilde a été jeté en prison
Le topo : Oscar Wilde aime Lord Alfred Douglas
Lord Alfred Douglas a un père pas franchement ouvert d'esprit. Il apprend la relation de Wilde et de son fils (que Wilde surnomme Bosie), et envoie un billet à l'écrivain star : "To Oscar Wilde, Posing as a sodomite".

Oscar Wilde, poussé par Bosie, malgrè les avertissements de ses amis, porte plainte contre Lord Alfred Douglas. Mais l'angleterre du 19e est Victorienne, et l'Angleterre victorienne est puritaine... Le procés se retourne contre Wilde accusé de "Gross idencency". On voit un défilé de jeunes hommes auquel on a fait avouer contre de l'argent, leurs nuits avec Wilde. L'oeuvre de Wilde devient un outil pour l'avocat de la défense du Marquis de Queensburry. Ses lettres, ses poèmes, son "Portrait de Dorian Gray" ne sont plus de l'art mais un matériau dans lequel le tribunal va puiser pour faire de Wilde un homme bon à jeter dans le fond des geoles, estimant qu'il est un danger pour la société. 

Lire le "complete record" de Wilde, c'est trouver toute l'intelligence de l'écrivain qui a bien compris qu'on cherche à faire de chacune de ses paroles un discours immoral et dangereux. 
Extrait ( Wilde est interrogé sur les lettres envoyées à Bosie)  

Carson : "Your slim gilt soul walks between passion and poetry"
Wilde : Yes
Carson : That is a beautiful phrase too ?
Wilde : "Not when you read it, Mr Carson. When I wrote it it was beautiful. You read it very badly

(...)
Carson : Other beautiful letters ? Have you written others in the same style ? 
Wilde : I don't repeat myself in style""

Français :

Carson : "Votre âme svelte et dorée se promène entre la passion et la poésie"
Wilde : Oui
Carson : C'est une belle phrase aussi ?
Wilde : Pas quand vous la lisez, Monsieur Carson. Quand je l'ai écrite elle était belle. Vous la lisez très mal.

(...)

Carson : D'autres belles lettres ? En avez vous écrites dans le même style ?
Wilde : Je ne me répète jamais en matière de style."


Voilà ! Vous me manquez !
Je vous laisse j'ai beaucoup à apprendre.

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