samedi 19 mars 2011

Glove Story

La neige quand je suis arrivée j’en avais jusqu’aux genoux, les étudiants dévalaient les collines dans des grandes luges rouges, certains traversaient le campus en ski et chaque matin les chasses neiges verts s’activaient pour nous permettre d’aller en cours. A l’entrée des bâtiments il y a des poubelles remplies d’echarpes, de bonnets, de chaussures perdues la nuit dans la neige. Ma première semaine ici, j’ai perdu une moufle en laine, une moufle H&M, noire a rayures beiges. J’ai gardé l’autre dans un tiroir de mon bureau, au cas où.

Depuis quatre jours, la neige fond. Ici ils appellent ce moment de l’annee la mud season. Dans la boue on trouve des cadavres de stylo, des morceaux de vaisselles, rien de très précieux c’est sur, mas je regarde quand même on sait jamais que je trouve l’Iphone placarde sur les murs “Rewarded 100 $”.La nuit on revoit les étoiles, on peut ouvrir les yeux sans risquer d’y laisser entrer des flocons glaces. Ici comme chez vous on voit autant de doudounes en plastique que de t-shirts beatnik, de repetto que de moon boots. On bouquine au soleil sur la terrasse de la bibliothèque, certains étudiants jouent de la guitare aux balcons ou du violon sur les marches de la chapelle, on parle des départs pour Spring Break : Floride, New York, PuertoRico. Hier midi sur le parterre du Dinning Hall une cinquantaine d'étudiants en t-shirts étaient assis, assiettes de tacos et de salades sur les genoux.

Les écureuils deviennent un peu tarés et c’est un peu la fête et bisounours land chez eux, ils sont tous potes et courent dans les arbres. Ce matin j’en ai surpris un sur le dos en train d’essayer d’attraper le bout de sa queue avec ses griffes mal taillées, il tournait et roulait dans l’herbe. Quand il a vu que je le regardais il a sauté sur ses deux pattes, m’a lance un regard gêné et est parti se planquer dans un érable (manque de bol sans feuille).

Ce matin on marchait avec Sophia vers le café et les bagels, en sweats shirts, on debriefait nos nuits, quand j’ai crié “No Way !”. Au bord de la route principale il y avait une chose noire et beige trempée, ma moufle H&M.

Cette fois c’est sur, l’hiver est fini.

lundi 14 mars 2011

En Amérique il n'y a pas de chat.wmv

English-ish

En cours d'anglais on apprend "Birds of a feather flock together, "it's rainning cats and dogs. Je les ai essayees, ces expressions... Elles sont bidons en amérique ! En amérique on parle ... américain !


I-sh :

Alors ça sert à tout, on peut dire : “cutt-ish”, on peut dire late-ish, on peut dire plein de trucs mais j’ai expérimenté et on ne peut pas dire : “I hate-ish her” Ou I Like-ish peanut butter” ou tout les verbes on  peu pas dancing-ish ou sing-ish.
Cap-ish ?
Vu dans Breakfast at Tiffany’s, Vendredi soir dans le salon du Chateau. Holly laisse un billet a Paul sur lequel est ecrit :







I’m all set : Quand j'ai récupéré ma carte d'étudiante pour ouvrir les bâtiments du campus la dame de l'accueil m'a dit : You're all set !


Gross : Laisser traîner des chaussettes sur le parquet propre c'est gross, les paninis plein de fromage du dinning hall c'est gross, des abricots secs bios c'est pas gross, la neige qui fond et qui va faire la "mud season" c'est gross.

Crack the books : Bosser dur !


Booty call (ça je traduis pas par respect pour mes grand mères)


To grab a bite : Passer rapidement au Dinning hall pour prendre un bagel, une pomme, un english muffin, un french toast. 
Ce qui peut donner :

I was all set, and I wanted to grab a bite but he made me a booty call and it was not to crack the book. 

Personne ne se moque de l’accent français, j’ai arêté de parler pendant deux jours pour rien, en fait ils rigolaient parce que c’est cute-ish. Un café à la française a l’odeur du jambon fumé, des French toasts, c’est du pain perdu. On peut dire Hi ! aux profs.


Je vous laisse, il est late-ish


dimanche 13 mars 2011

Les livres !

Mercredi, pour le cours de Littérature Américaine, on avait rendez-vous dans la salle des "specials collections" de Middlebury. La salle à l'air d'être ronde, les murs sont couverts de livres derrière des vitres, des premières éditions. Un homme souriant nous a accueuilli, il avait installé sur les longues tables des piles de livres, des dossiers de lettres sous plastique. Dans son costume bleu il nous souriait, passait la main sous une page, bien à plat pour ne pas la déchirer, il disait "treasures, treasures", et nous expliquait que le papier est vieux, et donc solide, avant le XV e siècle, on faisait des bonnes pages bien épaisses. il y avait là un poème manuscrit d'Emily Dickinson, des lettres de Fennimore Cooper, d'Emerson, des premières éditions de Mark Twain, des livres dans une couverture marron, parfois reliés par un deuxième propriétaire d'une couvertue bleue ou verte aux lettres dorées, et puis on a eu le droit de toucher, de lire, de regarder. J'ai touché à rien, juste regardé par dessus les épaules des autres.

En parlant de livres, un truc trop bien ici, c'est les couvertures des bouquins, pleines de couleurs, de dessins, de lettres caligraphiées. 

En parlant de livres ils ont "The real trial of Oscar Wilde" by Merlin Holland (son petit-fils). Oscar Wilde a été jeté en prison
Le topo : Oscar Wilde aime Lord Alfred Douglas
Lord Alfred Douglas a un père pas franchement ouvert d'esprit. Il apprend la relation de Wilde et de son fils (que Wilde surnomme Bosie), et envoie un billet à l'écrivain star : "To Oscar Wilde, Posing as a sodomite".

Oscar Wilde, poussé par Bosie, malgrè les avertissements de ses amis, porte plainte contre Lord Alfred Douglas. Mais l'angleterre du 19e est Victorienne, et l'Angleterre victorienne est puritaine... Le procés se retourne contre Wilde accusé de "Gross idencency". On voit un défilé de jeunes hommes auquel on a fait avouer contre de l'argent, leurs nuits avec Wilde. L'oeuvre de Wilde devient un outil pour l'avocat de la défense du Marquis de Queensburry. Ses lettres, ses poèmes, son "Portrait de Dorian Gray" ne sont plus de l'art mais un matériau dans lequel le tribunal va puiser pour faire de Wilde un homme bon à jeter dans le fond des geoles, estimant qu'il est un danger pour la société. 

Lire le "complete record" de Wilde, c'est trouver toute l'intelligence de l'écrivain qui a bien compris qu'on cherche à faire de chacune de ses paroles un discours immoral et dangereux. 
Extrait ( Wilde est interrogé sur les lettres envoyées à Bosie)  

Carson : "Your slim gilt soul walks between passion and poetry"
Wilde : Yes
Carson : That is a beautiful phrase too ?
Wilde : "Not when you read it, Mr Carson. When I wrote it it was beautiful. You read it very badly

(...)
Carson : Other beautiful letters ? Have you written others in the same style ? 
Wilde : I don't repeat myself in style""

Français :

Carson : "Votre âme svelte et dorée se promène entre la passion et la poésie"
Wilde : Oui
Carson : C'est une belle phrase aussi ?
Wilde : Pas quand vous la lisez, Monsieur Carson. Quand je l'ai écrite elle était belle. Vous la lisez très mal.

(...)

Carson : D'autres belles lettres ? En avez vous écrites dans le même style ?
Wilde : Je ne me répète jamais en matière de style."


Voilà ! Vous me manquez !
Je vous laisse j'ai beaucoup à apprendre.