Un semestre sur le campus...

vendredi 13 mai 2011

4...3...2...1 : FINALS

C'est bientôt fini !

C'est le printemps et les fleurs roses et blanches éclatent partout, érables du japon et érables tout court se donnent à fond pour recolorer un peu le campus. Et on passe nos nuits à la bibliothèque avant de passer à la "Senior Week" : La dernière semaine des étudiants qui ne seront plus à Middlebury College l'an prochain.

En attendant c'est un peu la colonie de vacances, des chateaux gonflables, une soirée mousse, barbecues surprises, cache-cache au château... et bouquins sur l'herbe très haute et  très verte (limite fluo, merci la pluie, merci la boue.)









Comme tout le monde est sensé boucler les derniers "essays",  la bibliothèque est habitée h24. Et comme si la vie n'était pas assez cool ici, le College s'occupe de ses étudiants comme une géante et invisible maman : massages au rez de chaussé, litres de café, bols de Mnms et.. Midnight Breakfast !
J'explique : à 23h, les étudiants qui bossent et ceux qui font la fête se retrouvent, comme une armée de zombies en pyjama, à défiler au dinning hall : les cuistots dans leurs blouses blanches s'activent pour nous servir des oeufs grillés, des oeufs frits, des oeufs bouillis, des cookies au chocolat ou au raisin, des pancakes aux granolas, du café...
Le café à cette heure là produits des effets surprenants : à 22 heures hier soir je me suis pris une tablette de chocolat Hershley's sur le crâne.. J'ai mis quelques secondes à réaliser que ce cadeau ne me venait pas du Dieu des études ou de l'ombre d'Oscar Wilde qui planait au dessus de mes livres mais d'un petit groupe de types qui couraient vétus (uniquement) d'une casquette rouge en criant "FREE CANDIES ! FREE CANDIES" !


Quand je ne passe mon temps libre à grignoter tout ce que l'Amérique peut m'offrir en junk food, je profite du soleil pour lire dehors, je bosse sur mes questions de Gender Studies en me disant que j'ai pas envie d'en rester là, je relis mes devoirs d'Ecriture Creative pour les corriger...
On prend la voiture et on va au lac faire du pédalo :



On se promène la nuit au centre d'art du College :



Bref on fait en deux semaines tout ce qu'on a pas pris le temps de faire en cinq mois et on se dit qu'on va se manquer mais qu'on se reverra vite, qu'on voyagera partout et ensemble et que la vie est belle !



dimanche 24 avril 2011

AMERICONE DREAM

Le Vermont est plein d'usines, usines de savon, usines de sirop d'érable, usines de fromages, de bières, de teddy bears et...

BEN AND JERRY'S FACTORY !

Oui oui !
Vendredi j'étais écroulée la tête dans mon Thesaurus à essayer de trouver les bons mots pour mon devoir de Creative Writing, quand Emily a débarqué avec à la main un sachet décoré d'un poussin dans des œufs couleur pastel : "From my mom !"
Après avoir grignoté deux trois lapins Lindt, elle m'a jetée dans sa voiture, direction l'usine à glace.
Célébrons Pâques comme il se doit, dans une usine de chocolat. (BTW j'ai gouté les tablettes d'or Willy Wonka, elles ne valent pas nos "Côte d'Or", rien ne vaut "Côte d'Or" "Côte d'or", je t'aime)
Après une heure et demie de route, les yeux blanchis par le soleil de la montagne, une grande usine bleue et blanche apparaît derrière les érables. Décorée comme un parc d'attraction de playmobils, elle est rehaussée de cinq grands cylindres métalliques à moitié aussi hauts que la tour Eiffel et portant les inscriptions : SUGAR / MILK / CREAM

On entre dans le temple de la glace. Une fille en t-shirt vert "Peace, Love and ice cream" nous propose une visite, 2 dollars, c'est parti.
Après un rapide film sur Ben et Jerry, étudiants devenus grands et célèbres jusqu'à chez nous, qui ont traversé l'Amérique dans leur "Cow car" :

On suit le groupe de touristes américains en casquette et shorts dans les couloirs colorés comme des bandes dessinées remplies de vache tachées et de sourires arc-en-ciel, j'ai l'impression d'être sous acide.
Notre guide nous demande d'éteindre nos appareils, nous entrons dans le secret de Ben&Jerry :  à travers les grandes vitrines en hauteur, les employés à la chaîne referment les couvercles et pompent la crème glacée.
La guide nous dit qu'on peut leur faire signe, ils sont très sympas dans leurs blouses blanches et nous répondront avec plaisir.
Léger malaise. Je me sens comme dans Charlie et la Chocolaterie face aux Umpa Lumpa, j'ai pas franchement envie de finir noyée dans un bain de chocolat.
On regarde la grande machine, les couvercles qui se vissent, les pots qui roulent, c'est bien huilé, c'est rapide.
Soudain, panique ! un pot de glace est coincée sur le tapis roulant. Les pots tombent, s'écrasent au sol, la glace forme un grand tas marron et beige, et fond en une formidable flaque sucrée. Les Umpa Lumpa ne voient rien !
 Emily demande "ils sont vraiment supposés tomber par terre ces pots de glace ?"
Des centaines de dizaines de milliers de petits pots bleus dégringolent sur le carrelage.
On tape sur la vitre pour arrêter le massacre : "STOP !STOP !".
Insonorisée bien sur.
En bas on s'agite, un peu trop tard.
Trente secondes et trop de glace gâchée après, la chaîne reprend, douce, régulière.

On sort de la cage pour arriver dans la salle des saveurs. Un petit laboratoire où on nous sert des samples dans des petit pots en carton.
On se sent privilégiés, grands testeurs. la guide nous explique que travailler ici est top parce que tous les soirs tu peux embarquer tes deux litres de glace... America.



Visite finie, on grimpe la colline verte après avoir acheté deux cornets : ("Strawberry Cheese Cake" pour moi), pour découvrir le cimetière des glaces, les parfums qui n'ont pas été retenus par les grands patrons. Emily verse une larme devant l'épitaphe de Chocolate Peanut butter cookie dough, j'applaudis devant la tombe de la glace Sweet potatoe...










On file au gift shop, deux cartes postales, un pins.

On reprend la route un peu nauséeuses avec tout ce lait, on salue les vaches.
Emily propose de s'arrêter à la pizzeria...

Je reviens dans un mois... et trois kilos.

http://www.benjerry.fr/